Un piano. Une voix. Des textes qui disent la vulnérabilité, la vérité des émotions dans leur dépouillement sans détour. Voici la recette qui meuble » Laisse-moi te dire « , le spectacle de la slameuse béninoise Iriko Doko. Après l’avoir joué, en Octobre 2024, elle l’a remis sur le métier, l’a poli, l’a repensé, l’a restructuré, l’a épuré, l’a densifié. Ensuite, de résidence en résidence, de répétitions en répétitions ; elle a décidé de lui redonner une présence nouvelle.
Ainsi, elle nous a convié à un moment intimiste où les mots de la slameuse se sont mués en socle de transcription de son cœur tour à tour, meurtri, blessé, en effusion, en connexion, en passions, en pulsions, et en impulsion d’exulter. Il faut dire qu’Iriko Doko a pour elle, ce désir de faire entendre sans faux-semblant, les parfums de l’humanité (qu’ils soient nauséeux ou embaumants), les tentations, les velléités, les fêlures, les vœux encore en suspens dans son antre, les volontés d’exister qui l’animent. C’est donc une slameuse d’abîmes, d’ardeurs voluptueuses et de convicitons voire de combat que nous avons eu le droit de redécouvrir ce 6 Août 2025 au Centre culturel La Baz.
La construction scénique comme dans un face-à-face à soi et aux autres ; est devenu prétexte d’introspections et de cicatrisation. Partant d’une posture confessionnelle, c’est par le prisme du storytelling que l’artiste nous a davantage pris au collet. Raconter pour dévoiler. Raconter pour dénuder. Raconter pour expurger. Raconter pour dénoncer. Raconter pour alerter. Raconter pour pointer du mot. Iriko Doko ne démord d’aucune vérité, d’aucune nuance d’intensités pour nous confronter aux travers et envies qui la démangent. De fait, ce spectacle aura permis de cerner à quel point son talent vaut par la sobriété de la composition, par l’authenticité des ressentis et des ressentiments exprimés puis à travers la détaboutisation de nos non-dits.
Au final, il suffit de lui consacrer son laisser-dire pour que la slameuse nous gratifie d’un spectacle sensible et émotif. Mais pas que : Iriko Doko nous assigne aussi la mission de guérir les scories d’une humanité qui se délite face aux besoins de douceurs, de chaleur et face aux douleurs de femmes, d’enfants, en quête de quiétude intérieure.
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